Perpignan, le 20 mai 2014.
Lettre ouverte de la CGT66, des salariés et des élus du personnel de EAS aux élus de la république, aux collectivités Territoriales et au représentant de l’Etat.
Dossier EAS et industrie dans le département des P.O :
Prenez vos responsabilités !
Notre département, depuis de nombreuses années, vit une situation économique et donc sociale inédite, qui n’a pas d’équivalent en France Métropolitaine.
Depuis plus de 40 ans, sous couvert de développement du tourisme, pseudo eldorado sans lendemain, nous avons laissé partir notre potentiel industriel, sans qu’aucun élu, organisme patronal, ou collectivité ne tente, ne serait ce qu’un peu, de se lever contre cette absurdité .
La perte progressive et permanente d’un secteur industriel, souvent seul pourvoyeur d’emplois qualifiés, serait « un mal » incontournable du soleil roi !
Ainsi, après avoir détruit Bella, Punto Blanco, puis la quasi-totalité de l’industrie agro-Alimentaire, qui avait l’avantage d’être en lien avec notre secteur agricole, avoir délaissé l’exploitation du sous sol, nous sommes en cours de perdre notre particularité de terre de soins avec la suppression de lits dans les établissements de santé de Cerdagne et de la Côte Vermeille. Le maintien d’une activité industrielle Ferroviaire fret ou voyageur publique ne tient qu’à la volonté farouche des cheminots et
des populations (Cerbère, St Charles, Train jaune).
Rien que dans la dernière période les salariés d’entreprises viables comme EDIT66, CHASSAGNAC et bien d’autres, anonymes parce plus petites, ont subi cette loi absurde du « pas assez rentable » pour les actionnaires.
Alors, nous vous posons simplement cette question :
EAS est en danger de disparition alors que l’industrie aéronautique se redresse et que le carnet de commande est réel, allez-vous laisser partir cette entreprise de près de 300 salariés, viable et emblématique, sans rien dire ni rien faire de concret ?
Allez vous condamner ces mêmes salariés, qui ont un savoir faire connu et reconnu, à changer de métier parce qu’un actionnaire unique n’en veut plus, parce que pas assez « rentable » ?
Ils feront quoi, chômeurs, saisonniers, intérimaires, ou précaires ? Ici c’est vrai on a le choix du type de pauvreté.
Il reste peu de temps pour sauver au moins la structure, les salariés et leur savoir faire.
Quelle volonté allez vous mettre, quelles actions allez vous initier pour dire :
NON, EAS NE DOIT PAS DISPARAITRE.
Tout autre issue sera vecu, à juste titre, par les salariés et la population comme un abandon, une capitulation pure et simple des décideurs économiques, politiques et publics pour le secteur industriel des P.O.
Quel département Français métropolitain équivalent au nôtre peut vivre avec moins d’entreprises industrielles de plus de 200 salariés que les doigts d’une main ? AUCUN !
Dans la situation qui est la notre, la responsabilité de chacun est grande de garder l’espoir qu’un avenir est possible ici. Nous attendons avec impatience les « voix qui comptent » comme on dit, se lever et prendre position, agir et sauver EAS.
Pour ce qui nous concerne, nous prenons d’ores et déjà nos responsabilités de salariés et de syndicalistes :
Nous appelons tous ceux qui partagent notre combat à se retrouver mardi 27 mai 2014 à partir de 11h00, devant et sur le rond point de EAS.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à accompagner les salariés de EAS devant le tribunal de commerce, mercredi 28 mai à 8h00, qui ne veulent pas voir détruire
une entreprise industrielle de plus !
Le syndicat CGT EAS et La CGT66
Union Départementale CGT des Pyrénées-Orientales
Bourse du Travail - 46, place Rigaud - 66026 Perpignan Cedex - - 04 68 34 33 71 - - 04 68 34 84 49 - E mail : udcgt66@wanadoo.fr - CCP Montpellier284-45